dimanche 22 septembre 2019

Traverser les prairies canadiennes

Tôt ce matin, Nisa et moi on s'est réveillé en sursaut. J'ai senti un switch dans l'atmosphère, pourtant la veille ils annonçaient nuageux sans plus. Peu de temps après, le vent s'est levé. J'aurais aimé voir notre spot à la lumière du jour mais l'air était vraiment menaçant alors j'ai réveillé les enfants pour qu'ils fassent pipi et replacer leurs sièges, et on est parti le plus rapidement possible. Même pas pris le temps de déjeuner.

À peine quelques minutes plus tard on était sous une pluie diluvienne.

C'était magnifique, derrière nous un splendide lever de soleil et devant nous, un ciel orageux cerclé d'un arc-en-ciel. Et quel orage! Ouf! Digne des Prairies, manquait juste l'alerte de tornade. On a roulé pendant une cinquantaine de kilomètres à 30-40 km/h, il y avait des vagues d'eau dans les fenêtres, des éclairs aux fractions de seconde, on entendait le tonnerre malgré le bruit de la pluie, et on a eu de la grêle qui m'a fait fermer le *toit* de la van. Ça été toute une aventure, je transpire encore de l'adrénaline! Et à notre gauche le Canadian Pacific éclairé par les éclairs (il était 8h mais il faisait aussi noir qu'en pleine nuit) a fait dire à Ezéchiel: "C'est tellement beau l'orage maman! C'est mon plus beau voyage pis en plus, ça fait juste commencer!"

À partir de Brandon, les paysages sont magnifiques! Je ne m'en lasse pas. Les Prairies me vont bien, je suis heureuse d'être ici. Je me sens chez moi.








On a encore reculé l'heure. On est arrivé tôt au camping, on est à Moose Jaw, en Saskatchewan. Coup de coeur pour cette ville toutes en courbes et dégradés de vert et brun. On campe au River Park Camp Ground. On a pris une douche, on a été faire du lavage et des commissions, on a enfin manger un repas chaud! Blanche a vu une biche et son bébé, et un écureuil nous tourne autour. En face du camping il y a un petit parc sur le bord de la rivière, avec un module de jeux qui plait beaucoup aux enfants.





Jour 3: 575 km

On reprend la route reposé et enthousiaste, le lendemain matin.

Saskatchewan, tu es magnifique. Je ne m'attendais pas à être si bouleversée par ta beauté. J'ai eu le souffle coupé toute la matinée, je devais m'arrêter pour reprendre mon souffle et t'assimiler. Tu es magnifique et je t'aime, Saskatchewan.




J'avais souvent entendu que la Saskatchewan était drabe et ennuyeuse. Je n'avais donc pas d'attente. Et j'ai été complètement renversée par sa beauté, sa voluptuosité. Du moins quand on emprunte la partie sud de la transcanadienne.

Et mon excitation a été à son comble quand j'ai croisé mon premier buisson de sauge argentée (ou sauge des prairies).




J'ai dû sortir de l'autoroute à quelques reprises pour pleurer le trop-plein d'émotions qu'elle me faisait vivre. J'avais le dessous des pieds qui picotaient, comme si des racines étaient en train de sortir sous la plante de mes pieds. Le souffle coupé. Cette impression d'être à la maison, de retrouver une amie depuis longtemps perdue. C'est magnifique à quel point les voyages nous font vivre une gamme d'émotions diverses et profondes!

On est rendu en Alberta. J'ai beaucoup pleuré quand on a passé le panneau sur le bord de l'autoroute. Je ne sais pas si j'avais déjà ressenti une fierté si grande, si pure. J'ai emmené mes enfants à l'autre bout du Canada, by my own!

On campe au parc provincial Tillebrook. À cette époque de l'année c'est un self-service; on choisit notre emplacement et on met l'argent dans une enveloppe. Les enfants ont de la place pour courir,le parc est beau, ça leur fait du bien!





C'est Mabon, la célébration païenne de l'équinoxe d'automne. Je souligne bien humblement cette fête, avec un tirage de tarot, des chandelles et un peu de tambour.




Il nous reste environ 3h de route demain pour arriver à Banff.

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