lundi 23 septembre 2019

Triompher à Banff!

 Ce matin, en partant du camping, on a vu une bien belle petite créature. Un chien de prairie? Un spermophile? En tout cas, pour une fois, Nisa ne l'a pas vu donc on a pu l'observer tranquille .



On a commencé à apercevoir de drôles de nuages au loin à environ 250 km de notre destination. On a réalisé que c'était vraiment les Rocheuses qu'on voyait (et non des nuages) pendant la chanson We're on time de Nahko bear; tellement significatif! J'ai eu droit à un "Maman?! Tu pleures? Ben voyons maman, pourquoi tu pleures?" "Parce que je suis émue ma chouette, je réalise un grand rêve!". "Ben là maman, s'il te plaît, arrête de brailler" qu'elle me dit en roulant des yeux, (Pour conclure l'anecdote, quand on est •entré• dans les Rocheuses, elle a pleuré de *trop-beau* elle aussi).




J'ai téléphoné mon mari (en pleurant, évidemment). Je lui répétais ''Elles sont là!!!'' et lui de ne rien comprendre ''Qu'est-ce qui est là? Ça va? Avez-vous un problème?'' J'étais simplement émue et fébrile.
Donc, on a aperçu les Rocheuses et les enfants se sont écriés DÉJÀ!!??! 5 jours de route quand même, ils ont le déjà facile!
On campe au Mont Tunnel, on est à quelques minutes du village de Banff. Partout où on regarde c'est beau.








Je devais aller acheter de la glace et on a trouvé un IGA dans le village. Je me sens chez moi!




Les émotions me submergent. Je me sens tellement grande!



Je ne sais pas si un jour je vais m'en remettre d'être venue ici avec 3 enfants, un chien-toddler et une vieille van alors qu'il y a moins d'un an, l'anxiété contrôlait ma vie et j'étais incapable d'aller dans un nouvel endroit seule. Je suis tellement fière!

dimanche 22 septembre 2019

Traverser les prairies canadiennes

Tôt ce matin, Nisa et moi on s'est réveillé en sursaut. J'ai senti un switch dans l'atmosphère, pourtant la veille ils annonçaient nuageux sans plus. Peu de temps après, le vent s'est levé. J'aurais aimé voir notre spot à la lumière du jour mais l'air était vraiment menaçant alors j'ai réveillé les enfants pour qu'ils fassent pipi et replacer leurs sièges, et on est parti le plus rapidement possible. Même pas pris le temps de déjeuner.

À peine quelques minutes plus tard on était sous une pluie diluvienne.

C'était magnifique, derrière nous un splendide lever de soleil et devant nous, un ciel orageux cerclé d'un arc-en-ciel. Et quel orage! Ouf! Digne des Prairies, manquait juste l'alerte de tornade. On a roulé pendant une cinquantaine de kilomètres à 30-40 km/h, il y avait des vagues d'eau dans les fenêtres, des éclairs aux fractions de seconde, on entendait le tonnerre malgré le bruit de la pluie, et on a eu de la grêle qui m'a fait fermer le *toit* de la van. Ça été toute une aventure, je transpire encore de l'adrénaline! Et à notre gauche le Canadian Pacific éclairé par les éclairs (il était 8h mais il faisait aussi noir qu'en pleine nuit) a fait dire à Ezéchiel: "C'est tellement beau l'orage maman! C'est mon plus beau voyage pis en plus, ça fait juste commencer!"

À partir de Brandon, les paysages sont magnifiques! Je ne m'en lasse pas. Les Prairies me vont bien, je suis heureuse d'être ici. Je me sens chez moi.








On a encore reculé l'heure. On est arrivé tôt au camping, on est à Moose Jaw, en Saskatchewan. Coup de coeur pour cette ville toutes en courbes et dégradés de vert et brun. On campe au River Park Camp Ground. On a pris une douche, on a été faire du lavage et des commissions, on a enfin manger un repas chaud! Blanche a vu une biche et son bébé, et un écureuil nous tourne autour. En face du camping il y a un petit parc sur le bord de la rivière, avec un module de jeux qui plait beaucoup aux enfants.





Jour 3: 575 km

On reprend la route reposé et enthousiaste, le lendemain matin.

Saskatchewan, tu es magnifique. Je ne m'attendais pas à être si bouleversée par ta beauté. J'ai eu le souffle coupé toute la matinée, je devais m'arrêter pour reprendre mon souffle et t'assimiler. Tu es magnifique et je t'aime, Saskatchewan.




J'avais souvent entendu que la Saskatchewan était drabe et ennuyeuse. Je n'avais donc pas d'attente. Et j'ai été complètement renversée par sa beauté, sa voluptuosité. Du moins quand on emprunte la partie sud de la transcanadienne.

Et mon excitation a été à son comble quand j'ai croisé mon premier buisson de sauge argentée (ou sauge des prairies).




J'ai dû sortir de l'autoroute à quelques reprises pour pleurer le trop-plein d'émotions qu'elle me faisait vivre. J'avais le dessous des pieds qui picotaient, comme si des racines étaient en train de sortir sous la plante de mes pieds. Le souffle coupé. Cette impression d'être à la maison, de retrouver une amie depuis longtemps perdue. C'est magnifique à quel point les voyages nous font vivre une gamme d'émotions diverses et profondes!

On est rendu en Alberta. J'ai beaucoup pleuré quand on a passé le panneau sur le bord de l'autoroute. Je ne sais pas si j'avais déjà ressenti une fierté si grande, si pure. J'ai emmené mes enfants à l'autre bout du Canada, by my own!

On campe au parc provincial Tillebrook. À cette époque de l'année c'est un self-service; on choisit notre emplacement et on met l'argent dans une enveloppe. Les enfants ont de la place pour courir,le parc est beau, ça leur fait du bien!





C'est Mabon, la célébration païenne de l'équinoxe d'automne. Je souligne bien humblement cette fête, avec un tirage de tarot, des chandelles et un peu de tambour.




Il nous reste environ 3h de route demain pour arriver à Banff.

jeudi 19 septembre 2019

Allô Manitoba!

 Aujourd'hui a été une autre grosse journée de route en Ontario.

On a changé d'heure.



On a diné dans une magnifique halte à Ignace.





Puis, après de longues heures monotones à traverser l'interminable forêt de l'ouest de l'Ontario, nous voici au Manitoba. L'excitation est à son comble! Bon, c'est pas le Manitoba qui nous rend si joyeux; on ne peut pas qualifier cette province d'excitante!, mais on est rendu jusqu'ici, on a réussi. On gagne en confiance.



On a également traversé le milieu du Canada. Les enfants ont fait un saut quand j'ai crié en voyant la pancarte!

Le paysage commence à changer.



On dort à Portage la Prairie, dans le stationnement d'un golf. Je n'ai pas envie de trouver (lire ici payer) un camping et de monter le campement. Il est déjà tard, on est fatigué, alors on s'installe le plus confortablement possible pour dormir directement dans la van, au milieu des bagages (surtout pour Ezéchiel).



Le moment fort de la journée: à la borne du changement de fuseau horaire en Ontario, on a rencontré un homme sur son retour vers le Québec. En vélo. Il est parti d'Halifax, vers les Keys en Floride, a traversé jusqu'en Californie et a redescendu la Côte Ouest en train jusqu'à Vancouver. Il a repris son vélo à Vancouver, et pédale jusqu'à St-Jérôme, qu'il devrait atteindre le 30 septembre. Il a déjà fait ce voyage à 50 ans. Il s'était promis de le refaire 15 ans plus tard. Le voici donc, à 70 ans, à pédaler depuis avril. 

Une superbe rencontre, il m'a dit qu'il était heureux d'avoir pu me jaser.

Et que j'étais courageuse de partir ainsi avec trois jeunes enfants, un chien et une vieille minivan.

Bilan de notre troisième journée: 870 km.





Sleeping Giant Provincial Park, Ontario

 On a passé une nuit ici, dans la région de Thunder Bay, Ontario.

Le parc porte bien son nom. Une formation terrestre donne l'impression qu'un géant endormi est allongé sur le lac. C'est magnifique!



 

Les enfants m'ont aidé à monter le campement. On est une équipe efficace.




Le parc est vraiment beau, et on est seul dans la section tente.



On voit plusieurs biches, au grand plaisir de Blanche.



Après le souper, on est allé à l'extérieur du parc à la recherche de réseau cellulaire pour téléphoner mon mari. Mon manque de lui est à vif, et j'ai encore de bonnes crises de larmes et de remise en question. Je doute de ma décision.

On a quelques lignes de réseau en face d'une vieille grange, et on peut lui parler. 



Immédiatement après avoir raccroché, un renard sort de nul part et vient s'asseoir près de nous. Son regard s'attache au mien et j'y vois tellement de paix, tellement d'amour, que mes résistances face à ce voyage lâchent, je pleure, je suis remplie de gratitude. J'avais raison, les Esprits prennent soin de nous. Ils m'ont donné exactement ce dont j'avais besoin.

Plus tard, un coup calmée et revenue sur terre, Blanche me raconte comment elle s'est sentie en regardant le renard. Calme, apaisée et remplie d'amour. Ce renard a changé le cours de notre expérience jusqu'ici. Ça y est, le voyage peut enfin! commencé.






mercredi 18 septembre 2019

le nord de l'Ontario

 Jour 2

On a dormi tout croche dans la van la nuit dernière, mais on a dormi.

On se réveille tôt, et on peut admirer le magnifique lever de soleil.




Notre objectif aujourd'hui est le Sleeping Giant Provincial Park en Ontario.
Cette portion de la route n'est pas ma préférée. Il pleut, c'est isolé, sans réseau cellulaire, je suis encore bouleversée et triste de l'absence de mon mari et honnêtement, j'ai la chienne. Mais il faut avancer!

On dine près de Nipigon, dans une halte routière.

En route vers notre camping, on croise plusieurs mines d'améthyste. On s'arrête à une. Je n'ose pas laisser Nisa seule dans la minivan pendant qu'on visite la mine, alors on se contente de la boutique et on s'achète une améthyste. J'en prends également pour mes enfants restés à la maison.









On arrive au parc provincial sur l'heure du souper, et j'en profite pour réviser mon système de rangement dans la valise. Ça me fait du bien de jouer à Tetris un brin!

mardi 17 septembre 2019

Traversée du Canada, le départ

On est parti plus tard que je l'aurais voulu, ce matin. Et ça été difficile. Blanche et moi pleurons beaucoup.

Notre premier arrêt est chez ma mère, 1h plus tard, je lui ai demandé de me préparer un café pour emporter. Cet arrêt était nécessaire, réconfortant. Maintenant, on est sur la route pour de bon, l'aventure peut commencer!

On a diné sur le bord de l'eau dans le parc de la Vérendrye.

On traverse l'Abitibi, que je trouve fade et inintéressante. C'est peut-être mon état d'esprit qui est en cause, je me demande vraiment quelle mouche m'a piquée de partir ainsi sans mon mari. C'est vraiment difficile et on a de fréquentes crises de larmes, Blanche et moi. Je regrette d'être partie, je suis ambivalente. Pourquoi je m'inflige ça?

Nous voici dans le nord de l'Ontario. On a trouvé un beau spot pour souper. Les enfants veulent continuer de rouler, alors on roule!


On dort à Hearst, Ontario, devant le terrain de baseball. 
Bilan de cette journée: 1025 km